L'esprit de l’édition 2018
Biennale depuis sa création en 2000, la manifestation devient annuelle. Un changement de périodicité plébiscité par le public qui accueille toujours plus chaleureusement la venue des écrivains. Ce nouveau rendez-vous est proposé du 10 au 17 novembre dans les lieux de lecture publique et sur les sites patrimoniaux de la Guadeloupe.
L’ancrage littéraire de l’édition 2018 s’inspire de la mythique transatlantique en solitaire. Comme un livre ouvert sur les fortunes et infortunes de mer, la Route du Rhum secrète ses mystères et ses légendes.
Par le sujet de leurs ouvrages ou leur vie même, les auteurs invités ou leurs personnages ont aussi soif de courir l’aventure, de rendre sensibles des expériences à valeur d’initiations, de partager avec leurs lecteurs d’effroyables ou de fabuleuses odyssées.
Pendant une semaine, une caravelle d’écrivains venus d’horizons divers et habités de toutes sortes d’histoires invite le public à découvrir leurs univers romanesques à travers les différentes modalités du programme : conférences, lectures, rencontres, ateliers d’écriture … et l’emporte dans le vaisseau de leurs mirages, de leurs songes ou de leurs cauchemars.
Chevauchées autour du monde, voyage immobile en Haïti, quête de vérité à Cuba, recherche de
soi
à Hanoï, traversée épique à travers la cordillère des Andes, épopée transhumaniste dans la
Silicon Valley,
tragique plongée au cœur de la traite transatlantique, traversée des mémoires juive et
noire, de grandes voix
de la littérature portent l’écho des bénédictions et des désastres du monde.
Elles suscitent toute une gamme d’émotions, de l’effroi à l’admiration ; des pages
romanesques ou véridiques
qui illustrent aussi le rôle de la bravoure comme de l’imaginaire dans la transformation du
monde, cette
urgence à le peupler de songes et d’aventures, à croire en dépit des tempêtes dans les rêves
et les utopies
pour le rendre habitable.
Les innovations à l'affiche de l'édition 2018
A cette dimension romanesque inédite que partagent des auteurs reliés par de subtiles fictions ou récits d’expérience, répondent les nouveaux rendez-vous du festival :
Les points forts du programme
Sans être définitivement arrêté le programme est aussi ancré sur des rendez-vous familiers appréciés du public :
Les rencontres scolaires
Pour faire également vivre et rayonner la littérature et ses auteurs auprès de nos élèves, les professeurs de lettres, membres de l’association Prix des Amériques insulaires qui réalise le projet du festival, pilotent, sous la tutelle du Recteur de région académique de la Guadeloupe, les interventions quotidiennes des écrivains, pour certaines en anglais, espagnol et portugais.
Au sein des salles polyvalentes qui permettent de rassembler davantage de lycéens ou collégiens de même niveau, les auteurs sont accueillis dans les établissements pour des échanges préparés en amont avec les enseignants. Une opération d’envergure, planifiée dès la rentrée grâce à la consultation anticipée en juin des différents acteurs de ces rendez-vous.
Avec un thème qui entre parfaitement en résonance avec les programmes officiels de Lettres qui invitent à interroger « la question de l’Homme » ou « la quête du sens » et, les notions inscrites aux programmes des langues vivantes telles « L’exil : parcours et voyages initiatiques », ou « Mythes et héros » les perspectives de discussions et de débats que suggère l’odyssée confirment l’intérêt de ces rencontres dans l’économie du programme littéraire des élèves.
LES AUTEURS INVITÉS DU FESTIVAL
Membre de la prestigieuse confrérie des Ecrivains de marine, Patrick Poivre d’Arvor, invité spécial de l’édition, se joint à la caravelle des auteurs.
BIO-BIBLIO AUTEURS
Romancier, chroniqueur littéraire, traducteur, son premier titre Requiem pour Lola Rouge remporte le prix de la vocation en 2011. Suivent La vie qu’on voulait et Eroica, tous trois parus chez Grasset.
Pour L’invention des corps, publié chez Actes Sud, Pierre Ducrozet est à nouveau récompensé en 2017 par le prix de Flore dont le jury souligne le talent de l’auteur de ce thriller 3.0 lancé à 200 à l’heure, à embrasser la totalité du monde contemporain et ses rêves les plus fous. De cette plongée réaliste et haletante dans les arcanes de la Silicon Valley où le corps humain est devenu un enjeu primordial surgit la barbarie à visage numérique et in fine le questionnement éternel sur les sujets qui hantent l’humanité.
Après la publication d’un récit : My Name is Billie Holiday en 2012 et deux romans parus chez Albin Michel La femme qui pleure en 2010, récompensée par le prix Charles Brisset et, Les tremblements essentiels en 2015 qui évoque le monde bien connu de la chanson où l’auteur a commencé sa carrière artistique et remporté cinq disques d’or, Viktor Lazlo, également comédienne, se risque avec talent à embrasser dans un même élan romanesque la double expérience de la traite négrière et de la Shoa.
Avec Les Passagers du siècle publié chez Grasset en janvier 2018, l’auteur tisse une fresque romanesque sur cinq générations et trois continents. Les personnages, leur filiation, en composent les tableaux où l’urgence à vivre et à aimer fait apparaître en miroir les tragédies de l’histoire.
Sa carrière d’écrivain commence en 2001 avec la publication Des roses rouge vif, roman édité chez Métaillié en 2009. Salué par la critique, ce texte l’élève au rang des auteurs majeurs de la nouvelle génération littéraire brésilienne comme le confirment l’attribution du prestigieux prix José Saramago et la sélection parmi les écrivains latino-américains de référence dans le cadre du Bogotá 39 Project.
Egalement auteur de Bleu corbeau paru chez Métailié en 2013, Adriana Lisboa signe avec Hanoï chez le même éditeur, une histoire contemporaine sur les rencontres de hasard entre les cultures et les identités au miroir de l’entrelacement du destin de ses personnages. Une variation originale sur l’appartenance et la construction de soi.
Révélé il y a 10 ans par Le cœur des enfants léopards, prix des cinq continents de la francophonie et prix Senghor de la création littéraire, Wielfried N’Sondé, également musicien et auteur de chansons, a publié trois autres romans : Le silence des esprits en 2010, Fleur de béton en 2012 et Berlinoise en 2015, avant de séduire le jury du Prix Ahmadou Kourouma pour son dernier livre Un océan, deux mers, trois continents publié comme les précédents chez Actes Sud.
Le destin de Nsaku Ne Vunda, ordonné prêtre sous le nom de Dom Antonio Manuel inspire à l’auteur une épopée palpitante où à travers une mission qui fait découvrir à son « Candide congolais » les horreurs d’une époque d’obscurantisme, l’on côtoie pirates et négriers et tous les damnés de la traite transatlantique.
Reconnue par le journal El Mundo comme l’un des dix meilleurs nouveaux écrivains de l’année 2000, Karla Suarez a obtenu avec son premier titre : Tropique des silences, le Lengua de Trapo, Prix du premier roman en Espagne. Auteur notamment de La Voyageuse en 2005, elle était en 2007 dans la sélection des 39 meilleurs jeunes auteurs latino-américains du Hay Festival. A l’instar de La Havane, année zéro en 2011, prix du livre insulaire et prix Carbet de la Caraïbe et du Tout- Monde, les romans de Karla Suárez traduits en plusieurs langues et parfois adaptés au théâtre et au cinéma sont tous parus en français aux éditions Métailié.
Dans Le fils du héros paru chez le même éditeur en 2017, la romancière trace avec ironie et lucidité le portrait d’une génération écrasée par une vision héroïque de l’histoire cubaine propice à l’affabulation et au mensonge d’Etat.
Membre de la Société des Explorateurs Français, et de l’association des écrivains de marine, il partage sa vie entre les expéditions au long cours et l’écriture. Ses nombreux périples lui ont inspiré une quinzaine de récits, grands reportages, recueils de nouvelles et, l’expérience de la solitude d’un ermitage de six mois dans une cabane sur les bords du lac Baïkal, Dans les forêts de Sibérie, publié chez Gallimard, Prix Médicis Essai en 2011, adapté au cinéma en 2016 par le réalisateur Safy Nebbou. De l’aventure comme art de vivre il est aussi question dans En avant calme et fou, une esthétique de la bécane publié en 2017 chez Albin Michel.
Remarquable conteur d’Un été avec Homère dans le cadre d’une série radiophonique, ce dernier voyage entre la mythologie et le monde contemporain a fait l’objet d’une co-édition Equateurs Parallèles et France Inter en avril 2018.
À la fois poète, journaliste, romancier et essayiste, Lyonel Trouillot est depuis une vingtaine d’années l’un des grands noms de la littérature francophone. Écrivain engagé dans les luttes sociales et politiques de son pays, il en est aussi l’une de ses voix les plus fortes et les moins réconciliées. L’intégralité de son œuvre romanesque est publiée chez Actes Sud où, parmi une bibliographie de plus d’une douzaine de titres, sont notamment parus en 1998 : Rue des pas perdus, 2004 : Bicentenaire, 2009 : Yanvalou pour Charlie, Prix Wepler, 2011 : La Belle amour humaine, qui a atteint le dernier carré de la sélection du Prix Goncourt et en 2016, Kannjawou, une chronique acérée sur l’occupation d’Haïti.
Dans son dernier titre Ne m’appelle pas Capitaine, l’héroïne à travers la confidence d’abord réticente d’un vieil homme ouvre le chemin de la mémoire d’une vie et trouve celui d’un autre monde.
Écrivain et journaliste scientifique, Robert Whitaker a remporté le George Polk Award en 1998 pour ses articles dans The Boston Globe et, figuré comme nominé du prestigieux Pulitzer Prize for Public Service l’année suivante. En Équateur, où il vit quelque temps, il se passionne pour les archives locales, notamment l’histoire d’Isabel Godin des Odonais, au point de refaire son voyage en pirogue pour mieux décrire son odyssée.
Cette histoire vraie racontée comme un roman, aussi captivante qu’un récit épique, sous le titre La femme du cartographe paru chez Payot en 2018, nous emporte dans le sillage de la fille du gouverneur de Riobamba qui, à la tête d’une expédition dont elle sera la seule survivante, suit elle-même la trace de son mari parti explorer l’Amérique vingt ans plus tôt. La folle équipée d’Isabel, déjà traduite en neuf langues, a été consacrée comme l’une des meilleures biographies par l’American Library Association.
LES BELLES ESCALES DE L'EDITION 2018
WORKSHOP 2018
Présents depuis 2015 dans la programmation du Festival Ecritures des Amériques, les ateliers
d’écriture, jusque-là réservés aux adultes, migrent vers les établissements scolaires à la
demande des
enseignants qui, convaincus de la valeur de l’expérience, les organisent.
Deux écrivains : Karla Suarez et Lyonel Trouillot transmettent
leur passion de l’écriture et les
moyens de la faire partager aux lecteurs. Le workshop permet ainsi aux élèves de bénéficier des
conseils
d’écrivains aussi renommés dans le paysage éditorial qu’appréciés et reconnus pour leur
compétence
dans l’animation des ateliers d’écriture.
LES PARTENAIRES AU SOUTIEN DE L’EDITION 2018
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